TD3 expérimentation ... à faire.

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1.1 La tâche de « stepping » , dont le test de Fukuda

Le test de Fukuda utilisé en clinique consiste à marcher sur place pendant un temps donné (souvent une minute), et il permet d’observer une déviation révélatrice de problèmes vestibulaires. Ce test s’effectue les yeux fermés, les genoux doivent être soulevés au moins à 45°, et il faut exécuter 50 pas[j1] à un rythme de 2Hz (2 pas par seconde), les bras étant à l’horizontal. Ce protocole spécifique a été mis en place par Fukuda (Fukuda, 1959). Plusieurs auteurs ont utilisé le test de Fukuda, et ont montré une fiabilité test-retest quant à la direction de la déviation (Reiss & Reiss, 1997). Cependant, le test ne permet pas d’observer une tendance directionnelle au niveau de la population mais seulement des déviations individuelles probablement liées à des asymétries vestibulaires. Une étude a ainsi montré qu’à peine plus de la moitié des sujets déviaient à droite. Dans cette étude, la direction et l’amplitude de la déviation étaient corrélées avec la latéralité du pied et de l’œil mais pas avec celle de la main. Les auteurs interprètent ces déviations comme étant le reflet d’une asymétrie du système vestibulaire (Previc & Saucedo, 1992). L’intervention du système vestibulaire est confirmée par une étude sur les déviations de patients ayant subi une ablation unilatérale du système vestibulaire : après un exercice sollicitant le PKAR, les patients ont une déviation accrue du côté lésé lors du retour à la marche normale (Weber et al., 2002).

Cependant, d’autres études ont montré les limites du test du Fukuda. En effet, un test-retest en augmentant le nombre de pas à 100, montre de fortes variations intra-individuelles pour les directions de la déviation des sujets (Bonanni & Newton, 1998). Cela pourrait signifier que d’autres mécanismes que le système vestibulaire entrent en jeux lors des déviations au cours du « stepping ». Les consignes ont probablement une grande importance dans la déviation observée lors de ce test. Nous avons vu que le système vestibulaire interagit à de nombreux niveaux avec beaucoup d’autres systèmes. Il est donc probable que le moindre écart par rapport aux conditions de références (la tête droite et relâchée) peut avoir des effets importants sur la déviation. L’activation des muscles du cou peut avoir des incidences ; de même, l’activation des muscles mastoidiens (fermeture de la bouche) peut modifier les réponses au test (Milani, De Periere, Lapeyre, & Pourreyron, 2000).

Ce test permet donc d’observer des déséquilibres de fonctionnement au niveau vestibulaire, sans être totalement suffisant pour détecter des asyméties vestibulaires. Par ailleurs, l’ensemble des résultats de ces tests ne met pas en évidence un biais directionnel au niveau du groupe.

1.2 La marche aveugle

Les tests de marche aveugle sont souvent dénommés : tests de « veering ». Le « veering » correspond exactement au fait de dévier lorsque l’on marche. En général, les tests consistent à marcher, sans vision, vers une cible préalablement perçue afin d’observer quantitativement la déviation induite par les asymétries des systèmes. L’ensemble de la littérature s’accorde à dire qu’il y a des déviations concernant ce test mais les argumentations sont diverses.

Un tel test chez des femmes vers l’avant et vers l’arrière, montre une corrélation entre le «veering» en marche avant et celui en marche arrière, avec une tendance à dévier vers la droite lors de la marche avant (Day & Goins, 1997). Une étude sur le rôle de l’attention comme distracteur de la navigation durant la marche aveugle, montre que les sujets dévient moins lors d’une double tâche que durant une marche aveugle simple, et dévient d’avantage lorsqu’ils doivent se concentrer sur leur orientation (Vuillerme, Nougier, & Camicioli, 2002).

Cependant la marche aveugle ne semble pas servir de référence stable pour mesurer les comportements d’orientation. En effet, un test/retest séparé de quatre semaines sur une large population ne montre aucune tendance particulière. De plus la variabilité individuelle est importante et la relation à la latéralité manuelle est faible (Guth & laduke, 1994 ; Mohr & Lievesley, 2007).

Par ailleurs, des sujets sains peuvent réaliser une tâche de «veering» yeux ouverts ou fermés sans difficultés, alors que des sujets atteints de vestibulopathie ont de moins bonnes performances (Cohen, 2000). Lorsque des patients présentant des vestibulopathies chroniques sont traités, un suivi longitudinal permet d’observer, pour le même test, une amélioration de la vitesse d’exécution et une diminution de l’angle de déviation (Cohen & Kimball, 2002). De même, la guérison de patients n’ayant plus qu’un vestibule se manifeste par un rétablissement rapide en l’espace d’un mois pour la marche yeux ouverts, et d’au moins trois mois pour la marche aveugle (Borel et al., 2004). Ces études désignent le système vestibulaire comme étant le principal facteur de déviation dans le «veering».

Pour d’autres auteurs, ces déviations individuelles seraient plus liées aux propriétés biomécanique des membres inférieurs lors de la marche qu’à un processus central faisant appel à une représentation de la trajectoire (Boyadjian, Marin, & Danion, 1999).

Ce test permet d’observer une incapacité à garder sa direction tout comme le test de Fukuda, certains auteurs penchent en faveur d’un rôle important du système vestibulaire, alors que d’autres estiment que les principes de coordination biomécanique des membres inférieurs sont à l’origine de ces déviations.